Le ministère de l’éducation nationale a publié la liste actualisée des 82 établissements proposant l’Abibac. Le constat est ahurissant: il y autant de lycées proposant l’AbiBac dans l’académie de Lille, où l’allemand est une langue étrangère et n’est parlée dans aucune région limitrophe, que dans celle de Nancy-Metz, frontalière de l’Allemagne et du Luxembourg et où l’allemand est à la fois langue régionale et langue de notre voisin et principal partenaire économique.
Les sections AbiBac permettent aux élèves français et allemands de préparer à la fois le baccalauréat et l’Allgemeine Hochschulreife allemande (Abitur) à partir de la classe de seconde des séries générales (L, ES et S) en France et de la Gymnasiale Oberstufe en Allemagne.
Les différences avec le cursus classique portent sur l’enseignement de l’allemand, dont l’horaire est majoré, et sur l’enseignement de l’histoire-géographie assuré entièrement en allemand. Or, il existe autant d’établissements proposant une section débouchant sur l’AbiBac dans l’académie de Lille, une académie où l’allemand est enseignée jusqu’au lycée dans le cadre normal de l’enseignement de langue étrangère, que dans notre académie où l’allemand est langue régionale et où l’AbiBac s’adresse théoriquement à un grand nombre d’élèves issus des dispositifs spécifiques régionaux (DEAA, Trilingua, sections biculturelles au collège, MOSA).
6 établissements dont 2 à Nancy et seulement 4 en Moselle proposent l’AbiBac (aucun lycée ne propose ce cursus à Forbach, Bitche, Boulay et Sarrebourg). Le résultat était prévisible : il y a un effet de goulot d’étranglement puisque l’AbiBac est une filière pratiquant la sélection à l’entrée en seconde, comme dans le reste de France, alors que dans notre département il devrait constituer – à défaut d’un dispositif spécifique régional pour les élèves de la voie biculturelle au niveau du lycée – la simple poursuite du cursus bilingue commencé dans le premier cycle. Tous les élèves suivant la voie biculturelle au collège devraient pouvoir être admis en Abibac dès lors qu’ils sont admis en seconde.
La pénurie est savamment entretenue et des académies présentant des situations non comparables sont mises sur le même plan. Aucune réaction du rectorat, du Conseil général de Moselle, du Conseil régional, des représentants des milieux économiques ?
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