Les Rencontres 2018 pour le bilinguisme français-allemand en Lorraine
Le 24 novembre à l’Hostellerie Saint-Hubert à Hambach
Promouvoir l’apprentissage de l’allemand
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par Charles Schneider
Docteur Charles Schneider
Résidence Vauban
56 Boulevard de Lorraine
57500 Saint Avold
3 Septembre1939, début de la deuxième guerre mondiale
Les premiers jours de septembre 1939 sont marqués au fer rouge, de façon indélébile, dans ma mémoire.
Replaçons d’abord les évènements dans l’histoire : après avoir annexé l’Autriche et la Tchécoslovaquie, Hitler revendiqua la restitution de Danzig, avec la suppression du corridor, reliquat du traité de Versailles. Le nouvel état polonais refusant toute négociation, nous savions que la guerre était inévitable et imminente. Dès la mi-août, nous nous réunissions devant le poste de radio de l’oncle Pierre pour capter les nouvelles diffusées par les stations suisses (Sottens et Beromunster). Cet appareil était une grosse boîte, avec de grandes lampes diodes illuminées, dégageant des odeurs d’ozone. La rechercher des fréquences provoquait des miaulements stridents. Pour qu’il fonctionne, Pierre avait dû ériger une antenne haute, entre deux mâts, sur toute la profondeur de son jardin.
Nous savions qu’en cas de guerre, nous, frontaliers, allions être évacués en priorité. Subira le même sort la population mosellane habitant entre la ligne Maginot et la frontière, soit, environ 300 000 personnes. La ligne Maginot la plus proche de nous suivait le relief du plateau lorrain, c’est-à-dire les hauteurs de Laudrefang, Téting, Bambiderstrof, Longeville, etc…
Dans la saga familiale des Schirrmeister, l’auteur fait la chronique d’une famille de l’Est mosellan à travers 4 générations. Il nous dépeint les vicissitudes et les souffrances, mais aussi les joies de cette population, ballottée autour de 3 conflits entre la France et l’Allemagne. De langue francique germanique depuis le VIe siècle les Mosellans doivent tantôt réapprendre l’allemand (hochdeutsch), ou le français, avec toutes les contraintes et les handicaps que cela implique.
L’ouvrage est imprégné de tranches de vie militaire tantôt forcée (à partir de 1942) - dans l’armée allemande – tantôt dans l’armée de la République. Les traditions, les équipements, que ce soit dans la cavalerie ou dans la maîtrise d’armes blanches, sont excellemment décrites pour les 2 armées.
L’auteur possède également une grande connaissance de la gastronomie des 2 pays. Passionne de technique automobile, il enregistre les progrès de nombreux modèles devenus historiques.
Le récit alterne les 3 variétés linguistiques, française, allemande et francique et montre le grand attachement de cette population au catholicisme devenu une partie de son identité, en réaction au protestantisme allemand et à la laïcité française.
De savoureux dialogues en francique parsème le texte. Les habitants de la région houillère, frontalière avec la Sarre s’y reconnaîtront.
Lire la suite : Les Schirrmeister - Chronique d'une famille mosellane (1870 - 2014)