Travail en ateliers, synthèse et débat:
« Quel bilinguisme pour la Lorraine d’aujourd’hui et de demain ? »
Quelles formes de bilinguisme vous paraissent-elles imaginables et praticables en Moselle aujourd’hui ?
Comment générer une demande sociale et un élan de bilinguisme en Moselle ?
Des dialectes à l’allemand standard
Les dialectes véhiculent une culture populaire qui permet ainsi de passer de la langue à l’héritage. Et les dialectes continuent à survivre hors des frontières : l’alémanique en Pays de Bade, le francique en Pays de Sarre...
Il importe donc de donner des modèles qui montrent que le dialecte facilite l’accès à la langue standard, codifiée, qui sera la langue de scolarisation car donnant seule accès à la littérature, aux sciences, à l’universel...
Si l’allemand est la langue régionale historique de la Moselle frontalière, elle est aussi la langue du voisin, du premier partenaire et la langue qui ouvre sur l’Europe et qui peut devenir langue de travail.
Entre monolinguisme, bilinguisme et plurilinguisme
Pour sortir du monolinguisme appauvrissant, les différences culturelles et linguistiques des élèves sont à valoriser. Un bilinguisme assumé est un bilinguisme positif.
Il est également un moyen de médiation culturelle, les élèves présentant leur culture et leur langue aux autres élèves de l’école, selon le principe « Schüler für Schüler ». La langue-cible est à utiliser dès que possible et il convient de développer des projets dans lesquels elle est impliquée.
Chaque langue est à respecter car toute nouvelle langue ouvre une porte supplémentaire et l’apprentissage devient plus aisé.
Le bilinguisme et le plurilinguisme, surtout s’ils sont précoces, favorisent – des recherches scientifiques l’attestent - le développement intellectuel.
Entre acquisition à l’école et hors de l’école : pistes de travail
La création de liens avec des établissements scolaires et des entreprises en Allemagne, la création de réseaux d’associations entre la Moselle et le Pays de la Sarre sont des préalables à toute stratégie gagnante.
Animer des mercredis après-midis en allemand, introduire de la langue allemande dans les crèches et utiliser toutes les formes d’accès : jeux, chant, théâtre… sont des pistes de travail faciles à mettre en œuvre et exigeant un investissement minimum.
L’allemand est à valoriser comme langue de communication, ce qui permet de positiver et de ne pas culpabiliser les erreurs de syntaxe.
Porter un discours mobilisateur et élaborer une stratégie cohérente
Les élèves d’aujourd’hui ne recherchent pas à sauver une culture, mais bien à se donner une chance supplémentaire de réussite. Aussi le rôle économique de la langue n’est-il pas à négliger, bien au contraire !.
Et il importe de convaincre les élus du retour sur investissement : le travailleur frontalier paiera ses impôts en France, y dépensera son argent, y scolarisera ses enfants…
La langue-cible doit être rendue visible à l’école et dans l’espace public par le biais d’inscriptions, de l’affichage, de la signalétique.
Parvenir à la création de classes bilingues nécessite d’organiser des réunions avec les parents et les élus concernés afin de leur présenter un programme précis, en différents points bien définis, peu coûteux de préférence.
Aussi convient-il de cibler les communes du secteur d’un collège, puis les collèges du secteur du lycée afin d’assurer une continuité dans l’enseignement des langues et d’organiser des journées d’information à l’intention des écoles, des collèges et des lycées.
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