Le moyen âge et l'ancien régime
Du XIIème au milieu du XIVème siècle, de nombreux indices laissent penser que la connaissance de la langue française était très répandue chez les élites locale qui, y compris dans leurs rapports féodaux et leurs alliances, étaient fortement tournées vers l'Ouest.
Vers 1330-1340 environ, on constate un changement du comportement de ces élites qui s'orientèrent économiquement et culturellement vers les régions voisines à l'Est ce qui entraîne certainement à compter du XVème siècle une diminution de la proportion des bilingues dans les couches supérieures de la population.
La grande majorité de la population était elle exclusivement unilingue et de langue germanique.
Au XIVème siècle, le duché de Lorraine fut divisé en trois grandes circonscriptions judiciaires et administratives appelés baillages de Nancy, de Vôge et d'Allemagne (ce dernier ayant pour chef-lieu Wallerfangen/Vaudrevange, puis Sarrelouis en 1680 et enfin Sarreguemines en 1698).
En dehors du baillage d'Allemagne, la zone germanophone de notre région était divisée entre diverses entités politiques: l'évêché de Metz, le Luxembourg et les comtés protestants luthériens de Créhange, Hanau-Lichtenberg et Nassau-Saarwerden...
Au XVIème siècle, une langue commune, l'allemand littéraire ou standard, se répand sous l'impulsion des chancelleries allemandes, des imprimeurs et de Martin Luther, traducteur de la Bible. Elle deviendra la langue standard de toute l'aire linguistique allemande.
Dès lors, l'allemand standard s'imposera de plus en plus en Lorraine germanophone comme langue écrite, et les dialectes franciques et alémaniques subsisteront jusqu'à nos jours en tant que langue orale. C'est à cette époque que vécut Wolfgang Mäußlin ou Müslin dit Wolfgang Musculus (né en 1497 à Duß/Dieuze encore germanophone à cette époque).
Inconnu aujourd'hui du grand public lorrain, il fut pourtant un important théologien et un grand humaniste. D'abord moine bénédictin à Lixheim, il adhéra aux idées de Martin Luther et à la réforme protestante qu'il contribua à diffuser. Réformateur à Strasbourg et Augsbourg, professeur à l'Université de Berne (Suisse), il correspondit avec les grands humanistes de son temps dont Erasme.
Ce Lorrain devint ainsi l'un des premiers grands écrivains en langue allemande.
Dans l'ensemble, les ducs de Lorraine firent preuve de libéralisme en matière linguistique.
En 1630, le duc François II manifestait la volonté que «la langue allemande soit entretenue, voire cultivée, dans notre comté [Saarwerden], en faveur de nos sujets allemands qui sont environ un tiers des habitants de la Lorraine ». Les Lorrains germanophones étaient donc communément appelés les «Allemands», notion qui avait alors un sens exclusivement linguistique et non politique.
Les guerres du XVIIème siècle entraînèrent des bouleversements linguistiques: la Lorraine fut dévastée et on fit appel à des colons picards et savoyards pour repeupler la province, en particulier dans la région de Dieuze désormais de langue romane, ainsi qu'à des populations germanophones (Tyroliens et Suisses notamment).
Une ordonnance de Louis XIV n'autorisa que le français pour les actes officiels mais en 1685 elle ne pouvait plus être appliquée après le retour du duc Léopold sur ses terres lorraines.
Sous le règne du duc Stanislas (Stanislas Leszczynski, ancien roi de Pologne), Antoine-Martin Chaumont de La Galaizière, chancelier de Lorraine, fut à l'origine de la promulgation en 1748 d'une ordonnance imposant le français dans les actes officiels en Lorraine. Jusque là les actes notariés, notamment, étaient rédigés en allemand (et non pas en francique) en Lorraine allemande (bailliage d'Allemagne).
Il continueront à l'être jusqu'en 1773 à Rodemack, jusqu'en 1790 à Dabo, et jusqu'à leur rattachement à la France en 1793 dans les terres d'Empire (comtés de Créhange, Hanau-Lichtenberg et Nassau-Saarwerden).
Après l'abandon de la Lorraine par le duc François, devenu empereur en Autriche, il fut convenu que celle-ci deviendrait française à la fin du règne du duc Stanislas, beau-père du roi Louis XV.
Dès lors, la politique linguistique de la France (inspiré de l'édit de Villers-Cotterets promulgué par François 1er en 1539) s'appliquera dans la majeure partie de la Lorraine germanophone.
Des notables se formèrent au français mais pour la majorité de la population, cette tentative d'unification linguistique restera lettre morte en pratique, le français demeurera une langue totalement étrangère et jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, pas un mot de français n'était enseigné dans les villages de Lorraine germanophone.
Des travaux de 1881 observent une progression de la zone romane sur deux secteurs: une avancée vers le nord de quelques kilomètres entre Hayange et Vigy et vers le nord-est sur 15-20 km dans le Saulnois : de Dieuze à Albestroff et de Réchicourt-le-Château à Sarrebourg
Vers 1330-1340 environ, on constate un changement du comportement de ces élites qui s'orientèrent économiquement et culturellement vers les régions voisines à l'Est ce qui entraîne certainement à compter du XVème siècle une diminution de la proportion des bilingues dans les couches supérieures de la population.
La grande majorité de la population était elle exclusivement unilingue et de langue germanique.
Au XIVème siècle, le duché de Lorraine fut divisé en trois grandes circonscriptions judiciaires et administratives appelés baillages de Nancy, de Vôge et d'Allemagne (ce dernier ayant pour chef-lieu Wallerfangen/Vaudrevange, puis Sarrelouis en 1680 et enfin Sarreguemines en 1698).
En dehors du baillage d'Allemagne, la zone germanophone de notre région était divisée entre diverses entités politiques: l'évêché de Metz, le Luxembourg et les comtés protestants luthériens de Créhange, Hanau-Lichtenberg et Nassau-Saarwerden...
Au XVIème siècle, une langue commune, l'allemand littéraire ou standard, se répand sous l'impulsion des chancelleries allemandes, des imprimeurs et de Martin Luther, traducteur de la Bible. Elle deviendra la langue standard de toute l'aire linguistique allemande.
Dès lors, l'allemand standard s'imposera de plus en plus en Lorraine germanophone comme langue écrite, et les dialectes franciques et alémaniques subsisteront jusqu'à nos jours en tant que langue orale. C'est à cette époque que vécut Wolfgang Mäußlin ou Müslin dit Wolfgang Musculus (né en 1497 à Duß/Dieuze encore germanophone à cette époque).
Inconnu aujourd'hui du grand public lorrain, il fut pourtant un important théologien et un grand humaniste. D'abord moine bénédictin à Lixheim, il adhéra aux idées de Martin Luther et à la réforme protestante qu'il contribua à diffuser. Réformateur à Strasbourg et Augsbourg, professeur à l'Université de Berne (Suisse), il correspondit avec les grands humanistes de son temps dont Erasme.
Ce Lorrain devint ainsi l'un des premiers grands écrivains en langue allemande.
Dans l'ensemble, les ducs de Lorraine firent preuve de libéralisme en matière linguistique.
En 1630, le duc François II manifestait la volonté que «la langue allemande soit entretenue, voire cultivée, dans notre comté [Saarwerden], en faveur de nos sujets allemands qui sont environ un tiers des habitants de la Lorraine ». Les Lorrains germanophones étaient donc communément appelés les «Allemands», notion qui avait alors un sens exclusivement linguistique et non politique.
Les guerres du XVIIème siècle entraînèrent des bouleversements linguistiques: la Lorraine fut dévastée et on fit appel à des colons picards et savoyards pour repeupler la province, en particulier dans la région de Dieuze désormais de langue romane, ainsi qu'à des populations germanophones (Tyroliens et Suisses notamment).
Une ordonnance de Louis XIV n'autorisa que le français pour les actes officiels mais en 1685 elle ne pouvait plus être appliquée après le retour du duc Léopold sur ses terres lorraines.
Sous le règne du duc Stanislas (Stanislas Leszczynski, ancien roi de Pologne), Antoine-Martin Chaumont de La Galaizière, chancelier de Lorraine, fut à l'origine de la promulgation en 1748 d'une ordonnance imposant le français dans les actes officiels en Lorraine. Jusque là les actes notariés, notamment, étaient rédigés en allemand (et non pas en francique) en Lorraine allemande (bailliage d'Allemagne).
Il continueront à l'être jusqu'en 1773 à Rodemack, jusqu'en 1790 à Dabo, et jusqu'à leur rattachement à la France en 1793 dans les terres d'Empire (comtés de Créhange, Hanau-Lichtenberg et Nassau-Saarwerden).
Après l'abandon de la Lorraine par le duc François, devenu empereur en Autriche, il fut convenu que celle-ci deviendrait française à la fin du règne du duc Stanislas, beau-père du roi Louis XV.
Dès lors, la politique linguistique de la France (inspiré de l'édit de Villers-Cotterets promulgué par François 1er en 1539) s'appliquera dans la majeure partie de la Lorraine germanophone.
Des notables se formèrent au français mais pour la majorité de la population, cette tentative d'unification linguistique restera lettre morte en pratique, le français demeurera une langue totalement étrangère et jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, pas un mot de français n'était enseigné dans les villages de Lorraine germanophone.
Des travaux de 1881 observent une progression de la zone romane sur deux secteurs: une avancée vers le nord de quelques kilomètres entre Hayange et Vigy et vers le nord-est sur 15-20 km dans le Saulnois : de Dieuze à Albestroff et de Réchicourt-le-Château à Sarrebourg
De la Révolution française à la guerre de 1870
Le retour de la France en 1918